Slovénie (Groupe C)
Sa force: elle n’a strictement rien à perdre
Théâtre des scènes de liesse populaire qui suivirent la qualification historique de la Slovénie pour l’Euro 2000, l’aéroport de Ljubljana, noir de monde malgré la température polaire et l’heure avancée (3 h 00 du matin), a vibré comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Emouvantes, les images ont fait le tour du monde car personne, à l’entame des matches qualificatifs, n’aurait osé parier le moindre franc sur une éventuelle qualification des hommes de Srecko Katanec.
Et pourtant, après avoir terminé à la deuxième place d’un groupe qui comptait notamment la Norvège et la Grèce, les Slovènes réussirent l’exploit de sortir l’Ukraine au terme d’un double match de barrages qui restera probablement gravé en lettres d’or dans l’histoire sportive de cette jeune nation.
Comment cette équipe, qui fait figure de parent pauvre du football européen, parviendra-t-elle à gérer la pression qui ne manquera pas de s’installer au-dessus de ses épaules? Si l’on en croit l’entourage de la sélection, très bien! “Qu’avons-nous à perdre au cours de cette compétition?, se demande fort justement Katanec. Notre parcours répond à nos attentes au-delà de toutes nos espérances. Tout ce qui viendra ne sera que du bonus. Nous n’aurons logiquement aucune forme de pression. Du moins en termes de résultats…”
Composé d’une majorité de joueurs inconnus au bataillon, la Slovénie compte sur des éléments dispersés aux quatre coins de l’Europe, dans des clubs présentant souvent des arguments limités. Rudonja (Saint-Trond) et Dabanovic (Lokeren) ont trouvé refuge en Belgique, tandis que d’autres ont préféré l’Autriche comme Milanic (Sturm Graz) ou Millinovic (LASK Linz). La Slovénie évolue plutôt comme un bloc homogène, capable de fermer son but aux offensives adverses lorsqu’elle est mise sous pression, ce qui ne manquera évidemment pas de se produire durant l’été. Mais la Slovénie a-t-elle réellement les moyens de créer une nouvelle sensation gigantesque? Manquant cruellement d’imagination, elle semble malgré tout un brin trop limitée pour espérer briller. Même si le public neutre adore les causes qui semblent perdues d’avance…
|