Roumanie - Italie (détail)
Francesco Totti aux portes de l'histoire
Il veut s'inscrire dans la lignée de Conti et Giannini, ses prédécesseurs romains
GEEL Son poignet gauche est orné par la présence d'un double bracelet argenté. Sur le premier est estampillé en majuscules son prénom, sur le second celui de Maria, sa superbe ragazza, ou fiancée si vous préférez. "Elle représente la source de mon équilibre", souligne-t-il fièrement.
S'étant débarrassé un moment de l'élastique qui, en match, empêche ses cheveux de flotter au vent, Francesco Totti a le verbe si tranquille qu'on a peine à imaginer que la dualité qui l'oppose à Alessandro Del Piero puisse, à un moment ou à un autre de la conversation, l'irriter: "Je suis serein en abordant cette question car Alessandro et moi sommes deux joueurs aux caractéristiques très différentes. Lui, c'est un deuxième attaquant naturel. Moi, je suis davantage tre-quartista, un milieu offensif à la manière de Zidane. Et puis, je suis plus gros qu'Alex et je prends plus de coups que lui pendant une rencontre (rire)!"
Ils ne sont pas légion, les joueurs de l'AS Roma qui ont écrit en lettres d'or des pages d'histoire de la Squadra Azzurra. A vue de nez, comme ça, on n'en recense que deux : Bruno Conti, le feu follet qui composait en 82 l'entrejeu de l'Italie championne du monde sous les ordres d'Enzo Bearzot, et Giuseppe Giannini, le stratège de la Nazionale qui échoua à une marche de la finale du Mondiale 90.
A 24 ans, Francesco Totti est conscient que le quart de finale de ce samedi face à la Roumanie pourrait le propulser à une notoriété quasi identique. "J'entends les Roumains prétendre qu'ils sont plus malins et intelligents que nous. J'ai hâte de voir ça sur le terrain ! Vous savez, nous marquer un but constitue un exploit pour celui qui y parvient. Nous n'avons pas encore été menés au score dans cet Euro 2000 et même si pareille mésaventure devait nous arriver, nous n'oublierions pas le détail suivant: à chaque match, nous sommes en mesure de créer cinq à six occasions de but réelles."
L' Euro 2000 a réveillé un esprit offensif qui ne laisse pas insensible le stratège giallorosso : "On a pu remarquer que les équipes songent d'abord à marquer avant de penser à défendre. Raul, Figo et Rui Costa sont, à ce jour, les joueurs qui ont le mieux reflété la philosophie que j'ai du football, mais le plus fort de tous, c'est encore Cannavaro!"
Histoire de faire comprendre aux Roumains que la ligne arrière de la Squadra est souvent infranchissable...