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Les faces cachées de nos Diables

Gore en perte de vitesse (11/10/2000)

Les gaffes du vice-président se paient cash dans les sondages

ENVOYÉ SPÉCIAL AUX ETATS-UNIS PATRICK DATH-DELCAMBE

WASHINGTON C'est à ne plus rien y comprendre! Voilà une semaine, le vice-président Al Gore était sorti vainqueur aux points du premier débat électoral l'opposant à George W. Bush, une petite majorité d'Américains 51% préférant sa performance à celle de son adversaire républicain. Mais voilà, Al Gore en a sans doute aussi trop fait, s'égarant dans des affirmations qui se sont depuis lors révélées être à côté de la plaque, voire totalement fausses. `Menteur, menteur´, a même titré le New York Post!

Du coup, la crédibilité du vice-président s'est ramassée et le voilà à nouveau largement distancé dans les sondages par le gouverneur du Texas (41 contre 48% son un sondage CNN/USA Today). Pis, 60% des Américains estiment qu'Al Gore est prêt à dire n'importe quoi pour autant que cela puisse lui rapporter des voix en plus!

C'est dire si le deuxième et avant-dernier débat entre les deux principaux prétendants à la Maison Blanche prévu ce soir à Winston-Salem, en Caroline du Nord , ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices pour le vice-président, qui aura tout intérêt à renverser la vapeur à moins d'un mois maintenant d'un scrutin qui demeure indécis.

Al Gore, il est vrai, doit avant tout s'en prendre à lui-même: il commet gaffe sur gaffe ces derniers temps.

Il y eut, en septembre, l'affaire de son chien. Le vice-président affirma que sa belle-mère payait plus pour une prescription médicale que lui-même ne payait pour le même médicament destiné à son chien, histoire de démontrer que le système de santé connaissait quelques ratés. Pas de chance, le Boston Globe leva le lièvre: Al Gore s'était trompé dans les chiffres. Voilà une semaine, Al Gore avait lors du débat voulu marquer un point dans le domaine de l'éducation en comptant la mésaventure d'une jeune écolière de 15 ans, 36e d'une classe de 24 élèves maximum et qui devait jour après jour rester debout toute la journée car l'école n'avait pas de siège pour elle.

Pas de chance, cela était bien arrivé, mais à une seule reprise. Second coup dans l'eau. Et la liste n'est pas close! Cela commence à faire beaucoup.

Et cela fait mal. Ces erreurs ont reçu une large couverture médiatique. Or, bon nombre d'Américains n'ayant pas suivi en direct le débat, ces articles et commentaires sur le manque de sérieux d'Al Gore ont entamé sa crédibilité. Comme quoi un bon débat n'est pas garant de bonnes retombées dans les sondages.

Mais rien n'est perdu. Al Gore et George Bush auront à nouveau 90 minutes pour faire la différence. Le temps presse: le scrutin du 7 novembre s'approche à grands pas.

P. D-D.

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