Waseige peut être tranquille
Michel D'Hooghe lui garantit la sérénité absolue jusqu'à la fin de son travail en Coupe du Monde
BRUGES On le sait, même s'il s'en défend et affirme toujours que l'affaire est de la responsabilité du Comité exécutif, c'est Michel D'Hooghe qui fait et défait les entraîneurs fédéraux. Son avis, 48 heures après le retrait de la Belgique de son Euro, était donc bien utile.
Quel bilan tirez-vous de la campagne des Diables?
"Excellent, nous sommes avec les grands d'Europe, l'Angleterre, l'Allemagne, la Tchéquie, peut-être l'Espagne (NdlR: au moment de réaliser cette interview, le match à Bruges n'était pas terminé)."
Le président de l'Union Belge qui pratique l'humour, c'est plutôt rare. Mais sérieusement?
"Je n'ai pas peur de dire que cette campagne est assurément positive, même si nous n'avons pas atteint le but que je m'étais fixé, à savoir les quarts de finale, et que, sur ce point précis, je suis évidemment très déçu."
Pourquoi, dès lors, positive?
"Parce que, sur le plan de la mentalité et de l'esprit collectif, nous avons fait des progrès énormes et qu'il n'y a, tout simplement, pas grand-chose à reprocher ni à nos joueurs ni au staff technique."
"A quoi, dès lors, attribuez-vous le mauvais résultat?
"Je n'aime pas de dire la poisse, parce que c'est une réponse facile, mais il n'est pas possible de l'ignorer. Et puis, aussi, il ne faut pas se le cacher, un manque de classe et pas assez de puissance devant le but."
Généralement, quand le résultat ne répond pas à l'attente, il y a immanquablement pression sur le coach. Ce ne semble pas être le cas cette fois-ci?
"Pas le moins du monde, en effet. D'abord, nous ne nous en prenons pas systématiquement à l'entraîneur, ce qui serait trop facile. Regardez le cas de Georges Leekens, on lui a laissé du temps, beaucoup de temps. Et avant lui, tous ses prédécesseurs ont connu des résultats en sens divers. Tout ne fut pas systématiquement rose. Mais dans le cas qui nous occupe, je suis formel, il n'y a rien, strictement rien à reprocher à Robert Waseige qui a apporté beaucoup à notre groupe. Il n'est pas le moins du monde sur la sellette, et je peux vous assurer qu'il ne le sera pas pendant la campagne qualificative de Coupe du Monde. Il a notre confiance à 100%."
Il a dit qu'il continuerait avec son groupe actuel. Qu'en pensez-vous?
"Oui, c'est assez logique parce que cela fait des semaines sinon des mois qu'il vit avec eux, mais lors de chaque compétition, il y a toujours de nouveaux éléments qui se présentent. Je comprends ce qu'il a voulu dire, à savoir qu'il ne faisait endosser la responsabilité de l'échec par aucun de ses hommes. Il ne faut pas, non plus, être pessimiste et dire qu'il n'y a rien en vue pour la relève. Je crois que des garçons comme Baseggio, Cavens, De Cock ou Van Buyten vont tôt ou tard entrer en ligne de compte. Ceci dit, je ne vais, évidemment, pas me mêler de la sélection!"
Ne craignez-vous pas une démotivation des sponsors?"Non, il y en a qui nous sont fidèles depuis vingt ans, ils ont connu des moments bien plus difficiles que ceux-ci, et ils sont surtout les premiers à se rendre compte que ce groupe bénéficie de la sympathie générale dans le public, que personne ne lui est hostile. Tout le monde se bat pour tout le monde, et il est loin, le temps où l'équipe nationale était une contre-publicité pour l'annonceur! Aucun, en tout cas, ne m'a laissé entendre qu'il ne renouvellerait pas son contrat."
Pierre Nizet