Waseige reprendra les mêmes au Mondial
TIELEN Le dernier rendez-vous quotidien avec la presse n'était pas terminé que, déjà, on rangeait tout, on enlevait tables et chaises, comme pour ne plus laisser de traces de ce qui sera sans doute longtemps encore une terrible déception. Pourtant, on s'était habitué à ces tetes à tetes quotidiens, et le dernier en date ne fut pas moins convivial que les précédents. Preuve que les Diables Rougs et leur staff dirigeant sont restés sereins et corrects jusqu'au bout. A commencer par Robert Waseige.
Robert Waseige, votre premier souci a été de défendre bec et ongles Filip De Wilde. C'est sympa, mais était-il vraiment défendable lundi? "Oui, sur la phase du premier but, en tout cas. On n'a retenu que son duel avec Hakan Sükür, mais il ne partait pas à armes égales avec l'attaquant turc. En fait, il était à l'arret et Sükür était lancé. Il faut regarder plus loin, on n'aurait jamais du laisser ce ballon arriver là." Quel est le bilan général de cet Euro 2000? "Je suis content du contenu, mais pas de l'emballage. Je veux dire, par là, que l'élimination me reste évidemment en travers de la gorge, mais que je suis satisfait, dans l'ensemble, de ce que nous avons démontré." Quand meme, deux défaites sur trois, le bilan est sévère "Sur papier, oui, et ce qui me dérange un peu, pour la morale de l'histoire, c'est que ce sont les deux matches où nous avons montré le plus qui ne nous ont rien rapporté. Celui qui m'a le moins plu, c'est le match contre la Suède. Je pense aussi, sans forfanterie, que c'est nous qui avons montré le plus, des quatre équipes du groupe. Mais bon, c'est le football. L'ambiance était merveilleuse." Les gens comprennent mal ces deux défaites alors que les Diables s'étaient imposés, notamment, en Norvège et en Italie très récemment. Les résultats des matches amicaux n'ont-ils pas, un peu, falsifié la donne en faisant croire qu'on pouvait battre n'importe qui? "Non, ces équipes, nous les avons battues, et meme en match amical, l'Italie, c'est l'Italie, et la Norvège, la Norvège. Je pense que les petits peuvent mettre les grands en difficulté, mais sur un court laps de temps. Encore que, pour en finir avec ce match contre la Turquie, je déteste parler de malchance, mais nous avons eu dix occasions de but, et si nous n'en avons rentré aucune, c'est un peu par malchance, un peu parce que le gardien turc a fait un très gros match, un peu, aussi, par précipitation." Que retenez-vous de cette première grande expérience internationale? "Je veux rester positif. L'ambiance était merveilleuse, à tous les niveaux, direction fédérale, staff, équipe y compris, parce que je pense que c'est bien le plus difficile à gérer, les joueurs qui n'ont pas eu l'occasion de monter sur le terrain. Il faudra d'ici très peu de temps recréer une équipe puisque nous serons, dès le mois d'aout, dans la préparation des éliminatoires de la Coupe du Monde? Il ne sera pas question de recréer une équipe. Je compte bien repartir avec mon groupe actuel, à l'exception, bien sur, de ceux qui ne souhaitent plus faire un bout de chemin avec l'équipe nationale. J'entends dire que des joueurs comme De Wilde, Wilmots ou Nilis réfléchissent et vont sans doute arreter, mais, en ce qui me concerne, je n'ai enregistré que la décision de Lorenzo Staelens. Je vais regarder l'Euro puis Bali." Pas question de rajeunissement, donc? "Attention, je n'ai pas dit que je n'opérerai pas une ou l'autre retouche, parce qu'il faudra voir la forme de chacun au moment voulu, mais ce que j'affirme, aujourd'hui, c'est que je n'ai pas encore vu, parmi ceux qui ne sont pas dans le noyau, un élément susceptible, a priori, de remplacer un titulaire, d'autant que ce groupe de 22 va fatalement diminuer puisque l'on ne désigne que 18 joueurs par match pour les éliminatoires. J'ai bien sur quelques noms en tete, comme chacun, mais il faudra qu'ils démontrent qu'ils sont supérieurs à ceux de mon noyau et, à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas." Qu'allez-vous faire maintenant, partir en vacances? "Dans un premier temps, je vais suivre l'Euro 2000 jusqu'au bout. C'est trop important, c'est le grand rendez-vous du football européen qui arrive dans sa phase décisive. Puis, je partirai quelques jours en vacances, à Bali sans doute, mais peu de temps puisque nous avons déjà un premier match d'entrainement, le 15 aout, en Bulgarie."
Propos recueillis par Ch. H.
Pierre Nizet
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